L’arsenic est un élément chimique, présent naturellement dans la croûte terrestre, principalement sous forme de sulfures. On le retrouve également en quantité infime dans l’eau, les sols, les minéraux et les roches. L’arsenic est également produit par certaines activités humaines, telles que l’industrie minière ou la combustion du charbon.
Cet élément possède différentes formes, appelées combinaisons, qui déterminent leur toxicité pour les organismes vivants. On distingue :
- L’arsenic inorganique : il s’agit de la forme la plus toxique de cet élément. On le trouve notamment dans les eaux souterraines de certaines régions du monde, comme l’Asie du Sud-est et certaines zones des États-Unis, ou encore dans certains produits industriels;
- L’arsenic organique : moins toxique que sa forme inorganique, il se rencontre surtout dans les poissons et autres organismes marins.
Les dangers de l’empoisonnement à l’arsenic
Une exposition prolongée à de faibles doses d’arsenic, notamment par la consommation d’eau, peut entraîner des problèmes de santé graves chez l’homme. Parmi les symptômes liés à cette intoxication, on retrouve :
- Des problèmes de peau : apparition de taches pigmentaires, kératose ou ulcères;
- Des troubles digestifs : douleurs abdominales, vomissements et diarrhée;
- Des atteintes nerveuses avec des troubles de la sensibilité, des membres inférieurs notamment.
Certaines études montrent également un lien entre l’exposition à l’arsenic inorganique et l’apparition de cancers (peau, poumon, vessie, rein) et de maladies cardiovasculaires. L’empoisonnement aigu par l’ingestion d’une forte dose d’arsenic peut provoquer des symptômes dramatiques et potentiellement mortels, tels que des convulsions, des chocs et des arrêts respiratoires.
La présence d’arsenic dans le riz : un risque pour la santé ?
Le riz est la céréale qui accumule le plus d’arsenic lors de sa culture, au niveau de ses grains. Cette accumulation dépend du type de riz, de la région où il est cultivé, ainsi que des conditions de culture (irrigation, engrais, etc.). Les riz long grain et basmati ont généralement une teneur en arsenic moins élevée que les riz rond et gluant. On estime qu’une consommation régulière de riz, surtout chez les enfants et les personnes ayant une faible diversité alimentaire, pourrait être associée à un surcroît de risques pour la santé, en raison de l’accumulation de l’arsenic dans le corps. Cependant, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives : le riz reste un aliment important pour l’alimentation mondiale, et ses bénéfices nutritionnels sont nombreux.
Comment réduire la présence d’arsenic dans le riz ?
Voici quelques conseils pratiques pour diminuer la teneur en arsenic du riz avant sa consommation :
- Rincer le riz à l’eau froide avant de le cuire : cette étape permet d’éliminer une partie de l’arsenic présent en surface des grains;
- Cuire le riz en excès d’eau (par exemple, 1 volume de riz pour 5 volumes d’eau) pour diluer l’arsenic, puis égoutter et rincer une nouvelle fois le riz cuit avant de le consommer;
- Varier les céréales dans son alimentation par l’introduction de alternatives telles que le quinoa, le boulgour ou encore les pâtes pour diversifier les sources d’exposition à l’arsenic.
L’arsenic, un élément naturel à surveiller
Pour les professionnels de la santé et les organismes de contrôle sanitaire, il est essentiel de mettre en place des actions visant à réduire la présence de l’arsenic dans les aliments et l’eau potable. Parmi ces actions, on peut citer :
- Le développement de méthodes de mesure plus fiables et sensibles, permettant de suivre l’évolution de la contamination par l’arsenic dans l’environnement et les aliments;
- La mise en place de réglementations claires et strictes, encadrant les limites maximales d’arsenic présentes dans l’eau potable et les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine, ainsi que des contrôles réguliers pour vérifier le respect de ces réglementations.
Enfin, il appartient également aux consommateurs d’adopter des pratiques alimentaires plus saines et variées, afin de réduire leur exposition chronique à cet élément chimique naturel mais potentiellement dangereux.